https://journals.openedition.org/apparences/1111?lang=en
Dès 1924, fut organisée, à l’initiative des Nouvelles Littéraires, l’exposition de la Jeune Peinture belge au Syndicat de la Curiosité et des Beaux-Arts à Paris. Ce fut le premier accrochage « groupé » des écoles de Laethem-Saint-Martin, l’ancienne et la nouvelle, aux cimaises parisiennes. Les sujets affichés étaient loin d’être gais : Jules De Bruycker exposait des eaux-fortes intitulées Vieille Femme, Vieillard, Le Mendiant, Vieille, etc. ; Valerius De Saedeleer, Hiver en Flandre, Hiver et Jour d'orage en été ; Eugène Laermans, Les Mendiants et Les Déportés ; George Minne, Les Pleureuses et une Douleur maternelle ; Constant Permeke présentait quant à lui L'Étable, L'Étranger, Le Boucheret La Marchande de poissons ;Albert Servaes un Ecce Homo. L’ensemble du catalogue était de cet ordre51. L’exposition passa relativement inaperçue (sauf dans Les Nouvelles littéraires !), ou, quand ce ne fut pas le cas, fut incomprise52. L’État français, pourtant prompt à honorer les expositions belges de l’une ou l’autre acquisition, manqua ici une occasion inespérée de se rendre acquéreur à moindre prix d’œuvres de tout premier plan. Malgré cet insuccès, l’acte était posé : le public parisien éclairé savait désormais qu’à une « première » école de Laethem-Saint-Martin avait succédé une seconde, tout aussi engagée dans les questions sociales.
========================
De manière un petit peu plus isolée mais faisant partie, tout de même, du cercle d’artistes anversois « Kunst van Heden/L’Art contemporain », auquel participaient aussi les artistes précédents, on notera l’activité picturale de Jakob Smits, peintre d’origine hollandaise installé à Achterbos en Campine et auteur du célèbre tableau Le Symbole de la Campine13(1901, Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles). Après la première guerre mondiale, la facture de ses peintures, évoquant des intérieurs de ferme et des paysages, devint de plus en plus épaisse, grumeleuse et appliquée en couches successives. Ce fut l'époque des grands paysages aux minuscules silhouettes, tels le tableau Le Hameau14, qui rentrera dans les collections françaises en 1935. Du côté flamand toujours, en dessin et/ou gravure, ce sont deux artistes gantois, Jules De Bruycker et Jan-Frans Cantré, qui s’illustrèrent particulièrement dans le domaine qui nous occupe. Jules De Bruycker représente, par exemple, une Vieille Femme15 en sabots et en haillons (1920, musée des Beaux-Arts, Gand), quand Jan-Frans Cantré grave sur le bois le désarroi des Ouvriers gantois16.
PS zie De Bruycker in Parijs... in 1924