Brief aan
Raphaëlle Deleyn 14/02/1919 van fotokopie (sic)
Jules is in Engeland gebleven (getrouwd
in Richmond op 30/01/1919). Laatste brief aan RVH 19/04/19 (zat): “Je quitte
Londres mercredi ou jeudi” (23 of 24/04/1919). Brief aan RVH 13/05/19 - J’ai le
plaisir de vous annoncer la naissance d’une demoiselle De Bruycker (Andrée) Op +/-
23/05/2019 is Jules terug in London en op 1/06/1919 opnieuw in Gent.
Ma bien
chère Raph !
Te voilà installée dans notre chère ville de Gand - la grande grise !
- que j'ai tant aimée.
Je
commence à peine de croire que tu es réellement partie ; que nous sommes
séparés pour bien longtemps. Nous étions tellement habitués de nous voir tous
les jours que je pense encore que cette séparation si brusque est un rêve ! Et
pourtant tu ne seras pas ici à trois heures - pas demain ... plus jamais ! Ce
pauvre bout de papier ! Qu'est-ce que je peux bien lui confier alors que le
cœur, le cerveau ont tout à se dire
comment ma chère Raph as-tu supporté le voyage ? Je me consolais que le temps
était si merveilleux. Mais la fatigue, le manque de confortable, la mer, le
froid pendant ce long trajet.
Comment
es-tu arrivée chérie ? et comment a tu revu notre chère Flandre après avoir vu
disparaître les côtes d'Angleterre ! Quelle pays de notre jeunesse tu as du
revoir en voyant fondre tout cela dans le brouillard ! Et comment as-tu revu
votre chère Flandre dont nous causions si souvent ici ? Et notre ville ?
Ah ! je sens bien que tu vas la regarder un peu avec mes yeux et
qu'entre-t-elle et toi bien souvent tu songeras à moi. Et la maison - les
livres - la chambre - les livres - les livres ! dans lesquelles ton imagination
de jeune fille poétique se construisant un monde à toi. Et votre sœur Julienne
? Elle qui était un peu ta mère qu'est-ce que tu as ressentie dans tes bras ?
Et avec quels yeux elle a dû te regarder ! Toi parti si jeune, très jeune
encore mais sur qui la vie d'exil a eu de si profondes influences.
Courage
chérie, sois forte ! Tache de l'être autant que tu le pouvais l'être ici. Garde
en toi jalousement le culte pour le beau qui permet dans la vie de triompher de
beaucoup de misères dont l'insistance est hélas remplie. Ne seras-tu pas appelée un jour d’élever d'être qui - peux-tu
en douter ? sera un artiste. Qui sait s’il n’est pas une revanche et une récompense de la destinée ?
Courage !
Ici nous avons de nouveau le brouillard. Ce que j’ai
roulé, grimpé sur les bus ces derniers jours est fantastique ! Aussi le
soir j’étais fourbu - cela m’a permis de dormir. Maintenant le travail !
Je m’y remets en attendant le retour. Celui-ci tout me dit qu’il n’est pas
lointain. Je te revois sourire malicieusement Mme Eve sachant combien M. Adam
est faible ! J’attends avec impatience tes nouvelles ce seront les
premières intéressantes que je recevrai du pays. Dites-moi aussi comment est la
vie - si elle est tellement si dure qu’on me le dit ici. Comment tu es installée,
ne vas-tu pas souffrir du froid, du manger etc. Chère Raph ! laisse dans
tes promenades là-bas participer un peu de mon esprit dans ta nouvelle vie.
Tous mes meilleurs souvenirs à Margo et ta sœur Julienne.
Dites-lui que j’eu tant de choses à lui dire au retour.
Et toi ma chérie encore une fois sois forte ! Au
revoir et bien tendres baisers. Jules
UItgeschreven door Frank & Eli
Geen opmerkingen:
Een reactie posten