Félicien Rops legt vernis mou uit.
https://www.gazette-drouot.com/lots/10167653
LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE (DEUX FOIS) À EDGAR BAËS, datée
Paris le 12 janvier 1885, 4 pages in-4 oblong (185 x 275 mm), contenant une
GRAVURE ORIGINALE à l'eau-forte (Tête de femme au chapeau) et un DESSIN
ORIGINAL (Main d'homme en train de graver), sous chemise demi-maroquin bleu
moderne.
UN TRAITÉ DU VERNIS MOU: LONGUE LETTRE SUR L'ART DE LA
GRAVURE.
Graveur passionné par son art, Rops écrit au graveur Edgar
Baës, membre de la Société des Aquafortistes belges, une longue lettre, remplie
de détails techniques: un véritable traité du vernis-mou. L'artiste oppose la
situation artistique de la Belgique à celle de la France, qu'il décrit de
manière très pittoresque.
Rops s'excuse d'abord avec humour de son retard: je reviens
de Monte-Carlo. J'ai dès que novembre arrive la nostalgie de la lumière, &
le besoin de m'étendre à l'ombre de mes vieux amis les oliviers & les
caroubiers, auprès desquels j'ai vécu si longtemps. Puis il en vient au sujet
qui les intéresse: Parlons vernis mou avec quantité de détails: Le vernis-mou
est un procédé ancien que Marvy et Decamps ont employé avec succès. C'est
simple, & très compliqué quand on veut le pousser à bout. Vous prenez une boule de vernis noir ordinaire,
vous y ajoutez un tiers de bon suif passé à l'étamine pour qu'il n'y reste pas
d'impuretés, vous « fondez » comme dit la Cuisinière Bourgeoise, le tout au
bain-marie, vous mêlez avec soin.
Quand cela est liquide vous versez sur un morceau de verre, vous laissez refroidir, vous enlevez avec votre couteau à palette le susdit vernis, vous en faites des boules enveloppées de taffetas, vous vernissez votre planche comme pour l'eau-forte ordinaire mais sans noircir la plaque. Vous prenez un papier très fin avec un grain imperceptible. Il décrit avec une minutie extrême les diverses phases du travail: vous placez vis-à-vis de la planche un petit miroir (le petit miroir doit être placé sur une hausse, moi je me sers du dictionnaire Littré, mais il y a d'honnêtes gens qui préfèrent se servir de Noël et Chapsal [célèbre grammaire]), & vous examinez votre travail dans le petit miroir. Ici, dans un espace laissé en blanc, Rops a exécuté un beau DESSIN ORIGINAL à l'encre (50 x 98 mm): une main en train de décoller la feuille d'épreuve, face à un petit miroir soutenu par un Littré. Puis il continue ses explications: Quand vous le jugez convenable vous enlevez le papier vous bordez avec de la cire & vous faites mordre comme pour une planche ordinaire [...] C'est la simplicité même, conclut-il paradoxalement, ajoutant: mais comme pour l'eau-forte aussi les "tours de main" sont infinis. Il n'y a plus que moi & mes élèves: Gérardin, Leiris et Louis Legrand, qui fassions du vernis-mou à Paris.
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